charlan |
Posté le: Mar Fév 09, 2010 3:57 pm Sujet du message: Une interview de Danielle Pauly |
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Bonjour les amis !
Il y a... des années (encore !), j'ai eu le privilège de faire la connaissance d'une accordéoniste franc-comtoise, Danielle Pauly.
C' au Festival des Gêts, en Haute-Savoie, le 15 janvier 1993.
Voilà :
C : Pas mal d'auditeurs loclois et chaux-de-fonniers, en tout cas neuchâtelois du haut, se souviendront avoir vu et entendu à la Salle Dixi du Locle, il y a quelques années, une accordéoniste franc-comtoise, Danielle Pauly. C'était lors de galas du Club des Accordéonistes du Locle. Bonjour Danielle.
DP : Oui, bonjour, et bonjour aux auditeurs.
Vous vous en souvenez ?
Oui, effectivement, je m'en souviens. Mes passages au Locle n'ont pas été très fréquents, mais je me souviens de l'accueil du public. Je dois avouer que j'aime beaucoup le public suisse et je me souviens effectivement de ces prestations-là.
Je peux aussi vous dire qu'à l'occasion d'un de ces galas, je vous ai fait danser. Il y avait là l'orchestre de Hausi Straub et le mien. Vous vous en souvenez ?
Oui et en plus, j'adore danser. Donc ça ne m'étonne pas du tout. Je m'en souviens de façon un petit peu approximative, mais c'est vrai que j'adore danser.
Depuis, pas mal d'eau a coulé sous les ponts, comme on dit, ça a bien tourné pour vous ?
Eh bien écoutez, je crois que je n'ai pas trop à me plaindre. Effectivement les choses ont évolué, de façon pas très rapide, mais très progressive et très régulière et j'attache beaucoup plus d'importance à une évolution régulière qu'à une évolution trop rapide et peut-être trop éphémère.
Est-ce que c'est plus difficile pour une fille que pour un garçon ?
Parfois c'est plus difficile, parfois c'est plus facile. C'est quelquefois plus facile vis-à-vis du public parce que nous sommes relativement peu de femmes accordéonistes. Donc, je crois que le public aime voir une femme sur scène, une femme à l'accordéon sur scène.
Mais parfois, c'est aussi plus difficile parce que, pour faire ce métier, il faut faire des concessions dans sa vie personnelle, des concessions dans le travail. C'est difficile physiquement, c'est un travail, très ardu. Même si les instruments sont allégés maintenant, ils sont quand même assez lourds.
J'ai eu la chance de pratiquer beaucoup de sport et j'essaie de continuer à pratiquer du sport. Ca aide beaucoup. Et également lorsqu'il faut partir sur la route, c'est vrai que ce n'est pas toujours très simple.
Mais c'est un choix. C'est un métier que j'aime. J'ai choisi de le faire et je pense que c'est un privilège de faire le métier que l'on aime.
Danielle Pauly, vous vous produisez dans des bals, dans des galas, dans des concerts...
Je fais un peu de bals, des galas, un peu de concerts, des choses très variées, de l'accompagnement de chanteurs également, des choses vraiment très différentes les unes des autres, en France, bien sûr, mais également beaucoup et de plus en plus à l'étranger...
... Et loin ?
... Très loin, oui, quelquefois même très loin... en mille neuf cent quatre-vingt-douze, nonante-deux je crois, vous dites, ha, ha.
Comme vous voulez...
..., j'ai eu la chance d'aller jouer en Grande-Bretagne, parce que je joue depuis six à sept ans, beaucoup, beaucoup en Grande-Bretagne. Je dis la Grande-Bretagne, parce que c'est à la fois l'Angleterre, l'Ecosse et même Jersey. Je suis allée en tournée au Japon pour la troisième fois. C'était la troisième fois cette année. Et puis, je suis même allée en Russie, au mois d'octobre, je suis allée jouer à St-Pertersbourg, dans un festival international d'accordéon dans lequel j'étais la seule représentante française.
Vous avez un orchestre ?
Je n'ai pas d'orchestre. J'ai eu un orchestre. Je n'en ai plus parce que, là aussi, c'est un choix, c'est un choix de travail, de carrière, c'est peut-être un bien grand mot, mais, une façon de mener travail. Comme je vous l'ai dit, j'aime beaucoup voyager et, en voyageant, il n'est pas possible d'avoir un orchestre à soi.
... c'est trop lourd...
Oui. Et soyons clairs, les musiciens, il faut les faire vivre. Je vais parler un petit peu finance. Pour simplement un aller et retour Paris-Tokyo, le prix est de l'ordre de quinze mille francs français. Donc il paraît très difficile de partir avec quatre, cinq ou six musiciens.
Danielle Pauly, je sais que vous habitiez aux environs de Belfort, vous y êtes toujours ?
Non, je n'y suis plus. Ma famille habite toujours la France..., la Franche-Comté. Je dis souvent " Je suis franc-comtoise et fière de l'être ", je suis fière de mes racines. Mais pour les besoins du métier, je me suis expatriée et j'habite la région parisienne, maintenant.
Bien sûr, c'est plus facile.
C'est beaucoup plus facile, oui, bien sûr.
Vous avez des élèves, vous donnez des leçons de musique ?
J'ai donné des leçons. J'ai les diplômes pour, puisque après mon baccalauréat, je suis allée à l'Université, en musicologie. J'ai un diplôme également de professeur privé.
Mais maintenant, voyageant beaucoup, c'est un problème de conscience professionnelle. C'est à dire que je ne peux pas, logiquement, demander à des élèves de l'assiduité dans leur travail si moi, je ne peux pas leur garantir de l'assiduité dans la présence.
... de les suivre comme il faut, bien sûr...
... voilà... Donc, pour le moment, je préfère faire ce métier sur scène, parce que j'adore la scène et, peut-être que, dans quelques années, je reprendrai l'enseignement.
J'ai appris, il y a quelque temps. que vous étiez devenue vedette d'une marque française d'accordéons... Une affaire comme celle-là, comment ça se passe ? c'est un coup de chance ?
Non, pas du tout, j'ai voulu quitter la marque sur laquelle je jouais, parce qu'elle ne correspondait plus à mon travail, à ma façon de voir les choses dans le monde de l'accordéon.
J'ai toujours eu de très bonnes relations avec l'ensemble des marques présentes sur le marché français. Et mon envie de changer de marque a commencé à se savoir.
J'ai eu des contacts commerciaux, parlons clairement, avec l'ensemble des marques présentes. Et j'ai fait un choix pour des raisons de qualité d'instruments correspondant à mon style, pour des raisons d'esthétique et puis beaucoup aussi pour la personnalité du directeur des Accordéons de France Maugein, Monsieur Lachèze, un homme d'une droiture exceptionnelle.
Ça fait complètement partie de ma ligne de conduite. Pour moi, la ligne de conduite est très importante, l'attitude est très importante.
Et Monsieur Lachèze et moi, nous nous entendons très bien sur ce plan-là. C'est un homme extrêmement intègre et j'apprécie beaucoup de pouvoir travailler avec lui...
Il est très agréable, c'est vrai...
... Très, très agréable oui.
Et la maison, la marque vous aide pour... vos contrats ?
Eh bien, c'est forcément un travail réciproque, c'est-à-dire que je fais de la promotion pour la marque et la marque fait la promotion pour moi. C'est une réciprocité.
Cette marque, comme toutes les autres marques, a plusieurs vedettes. Il y a d'ailleurs Daniel Colin, il y a Jo Sony... Y a quelqu'un d'autre encore ?
Oh oui, il y a beaucoup de gens. Je risquerais d'en oublier et de vexer certains, mais... Bon, bien sûr Daniel Colin, Jo Sony, André Trichot, Robert Monédière, J'en oublie très certainement, là. J'ai du mal à vous répondre. Mais beaucoup d'accordéonistes jouent sur Maugein.
Vous avez des contacts avec des gens comme Daniel Colin ?
Oui, Daniel..., et c'est un franc-comtois également. C'est un Pontissalien. Et à diverses reprises, nous avons l'occasion, entre collègues, de nous rencontrer. Lors des festivals d'accordéon des Gêts, c'est une occasion très particulière puisque c'est un petit peu les vacances.
Il y a d'autres moments, comme le festival national d'accordéon au Palais des Congrès de Paris.
Et puis il y a une manifestation dont j'ai le grand privilège d'être l'ambassadrice. C'est la Rencontre Européenne de l'Accordéon qui a lieu à Chartres, tous les ans. En 1993, ce sera les 4, 5 et 6 juin. Et c'est véritablement une rencontre des accordéons, des différents styles d'accordéon, des accordéonistes entre eux et avec le public.
C'est un moment exceptionnel pour se voir les uns, les autres, pour s'écouter, pour discuter pour terminer des soirées à quinze dans une chambre d'hôtel, en train de sortir qui un accordéon à basses chromatiques, qui un accordéon musette, qui un accordéon accordé swing... Et chacun y va de sa petite mélodie. Ce sont des moments vraiment exceptionnels.
Quels sont vos projets ? Vous allez venir jouer en Suisse ?
Oh, j'aimerais bien, j'aimerais vraiment beaucoup. C'est un pays pour lequel j'ai gardé une tendresse particulière. C'est vrai que mes parents habitent quand même à sept kilomètres de la frontière...
... pas bien loin, oui...
... pas bien loin. Mais là, dans les temps prochains, j'ai des projets pour aller jouer en Russie, pour aller jouer en Hongrie, pour retourner au Japon, pour aller jouer, peut-être bien, en Amérique du Sud, mais malheureusement, pas encore pour la Suisse. Ça viendra, j'espère.
Alors, si quelqu'un, chez nous, désirait avoir Danielle Pauly pour un bal, comment est-ce qu'il devrait s'y prendre ?
Pour un bal, donc souvenez-vous bien que je n'ai pas d'orchestre. Mais je peux travailler avec un orchestre local, à la condition, bien sûr, que les musiciens puissent m'accompagner dans mon répertoire.
On peut me contacter. J'habite actuellement, je ne sais pas encore pour combien de temps, j'habite dans les Yvelines, à Mantes-la-Jolie.
Eh bien, j'espère que nous aurons bientôt le plaisir de voir et d'entendre Danielle Pauly en Suisse Romande et en particulier dans le Canton de Neuchâtel. Merci beaucoup Danielle, et à une prochaine...
Merci beaucoup et à une très prochaine fois, et merci de promouvoir l'accordéon comme vous le faites, parce que je crois que là aussi c'est une réciprocité et c'est très, très important. Merci à vous.
Au revoir.
Au revoir. |
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