Daniel Colin : "Passion gitane"
Djaz records/Dam diffusion (DJ 548-2)

Daniel Colin, né en 1941 dans une famille de musiciens, est devenu professionnel à l'âge de seize ans. Il a donc fréquenté toute la crème des musiciens (et des guitaristes) à partir de la fin des années cinquante et vécut l'explosion brutale du rock'n roll (joliment appelé "Twist" ou "Yéyé" chez nous), qui le décida àjouer du clavier dans des orchestres exotiques ou de variétés, accompagner des chanteuses (Nicoletta, Pia Colombo). Mais le swing revient au galop en 1995 et Daniel enregistre "Quel temps fait-il à Paris" (ILD) avec le guitariste Didier Roussin (qui l'avait fait participer au fameux disque "Paris-Musette" La Lichère), ainsi que Philippe Combelle et Jean-Claude Bénéteau. Des guitaristes, il en côtoie beaucoup d'autres et ce, depuis longtemps (trop dirait-il en s'esclaffant) et c'est tout naturellement qu'un projet éclôt avec Patrick Saussois, Koen De Cauter et le clarinettiste Dominique Vernhes.

Au programme, un choix de reprises et de compositions dédiées au swing (Django avec "Dinette, Folie à Amphion") et surtout un choix de valses remarquables et peu jouées (Viseur, Ferrero, Péguri, Carrara). Patrick Saussois fait mouche grâce à des chorus pleins d'émotion, la rythmique est sans faille (Bénéteau, De Kauter), toujours là pour envelopper la "boite à frissons" d'un solide papier cadeau. Les phrases de Mr Colin peuvent prendre des aspects différents, gifles ou caresses. Lui, il fonctionne à l'instinct, il faut qu'il sente le morceau ; son truc, c'est de s'inspirer des phrasés du sax ou du piano. Cet homme que le grand Jo Privat appelait "Mr doigts d'acier", aime à dire que ses influences vont de Parker à Bill Evans, en passant par Oscar Peterson ou Michel Camilo. S'il est un virtuose, un improvisateur sachant conjuguer sans bavardages swing et inventivité, il n'oublie jamais le charme et l'émotion.

Un disque de grande qualité et un remède thérapeutique qui réconcilie avec la vraie valse swing-musette ; si vous avez été choqués à vie par les disques d'Aimable ou de Verschuren !
Merci à Francis Couvreux et à http://www.lechodescuilleres.com